Sensibilisation aux mauvais traitements
Il est important que tous les thérapeutes respiratoires reconnaissent que les mauvais traitements d’ordre sexuel, les agressions sexuelles et le harcèlement sexuel peuvent être infligés à des individus issus de toutes les cultures et de tous les milieux économiques. La prévalence des mauvais traitements est telle qu’un nombre important de consommateurs de soins de santé sont des survivants d’une certaine forme de violence interpersonnelle (mauvais traitements d’ordre sexuel, agressions sexuelles, harcèlement sexuel), et que leurs expériences passées pourraient avoir un effet sur la perception des traitements qui leur sont prodigués.7
Prévalence et répercussions des mauvais traitements
Environ 33 % des femmes et 14 % des hommes sont des survivants de violences sexuelles dans durant leur enfance10; et
utilisation accrue des services médicaux;
Toxicomanie, automutilation, suicide;
cardiopathie ischémique, cancer, maladie pulmonaire chronique12.
Principes en matière de pratique professionnelle sensible
être conscient des déclencheurs potentiels (p. ex., exposition de la poitrine, toucher, insertion d’objets dans la bouche).
Principes en matière de communication
La communication passe par les mots, le langage corporel et l’écoute active. Les thérapeutes respiratoires s’assureront de pratiquer de manière sensible en :
se présentant par leur nom et leur titre professionnel (cela comprend également la présentation de tout étudiant ou membre du personnel présent);
obtenant le consentement (lorsque cela est possible) avant de toucher un patient/client et en l’informant qu’il peut retirer son consentement en tout temps;
s’abstenant de formuler des commentaires sexuellement explicites ou tout autre type de commentaire inapproprié (p. ex., sarcasme, insultes raciales, taquineries, blasphèmes).
Ce qu’un professionnel de la santé peut considérer comme des termes d’affection tels que « ma belle », « petite femme », « chérie », « mon chou » et « ma chère » peuvent être interprétés comme des termes d’avilissement ».
(Commission ontarienne des droits de la personne, 2013)
Scénario
un médecin obtient le consentement d’une patiente/cliente pour effectuer un test de la fonction pulmonaire. Toutefois, en se présentant au test, le thérapeute respiratoire lui explique qu’on doit lui mettre un appareil dans la bouche et une pince sur le nez. La patiente s’agite et refuse de subir le test.
Que doit-elle faire?
Il ne faut pas oublier que le consentement est un processus, pas un événement unique. Malgré les efforts faits pour obtenir le consentement éclairé préalable, le patient/client peut ne pas anticiper pleinement la façon dont il réagira au test ou à la procédure avant de se retrouver dans la situation en question. Si un thérapeute respiratoire effectue la tâche, il est alors responsable de s’assurer que le patient/client comprend que le consentement est un processus et qu’il peut le retirer à tous les stades de l’interaction.
Principes en matière de toucher
Les mots, les comportements, les touchers appropriés peuvent réduire l’embarras, la détresse et la peur ressentis par certains patients/clients lorsqu’ils reçoivent des soins. Les contacts corporels (toucher) doivent être appropriés au service fourni par le thérapeute respiratoire. Les thérapeutes respiratoires s’assureront de pratiquer de manière sensible en :
Obtenant le consentement, lorsque cela est possible, avant de toucher le patient/client;
Permettant au patient/client de se dévêtir et en touchant uniquement les parties du corps nécessaires pour faciliter le retrait des vêtements lorsque vous l’aidez à se dévêtir;
Respectant le client et son espace personnel;
Évitant de placer des instruments ou d’autres choses sur le patient/client;
Protégeant la dignité du patient/client lorsque cela est possible (p. ex., literie appropriée pour assurer son intimité).
Les contraintes de temps et d’espace, plus particulièrement dans un contexte de soins actifs, font parfois en sorte que certaines choses qui sont faites au patient/client et autour de celui-ci ne seraient pas faites dans les autres interactions de personne à personne (p. ex., équipement d’intubation placé sur la poitrine du patient/client, bonbonne d’oxygène placée entre les jambes d’un patient/client). Le thérapeute respiratoire doit toujours faire le nécessaire dans une situation donnée pour fournir les meilleurs soins possible à son patient/client, tout en respectant son espace personnel et son autonomie.
Scénario
Un thérapeute respiratoire de sexe masculin doit préparer et effectuer un test d’effort cardiaque sur une patiente/cliente.
Que doit-elle faire?
Dans cette situation, si cela est possible, il est recommandé d’offrir à la patiente/cliente d’être accompagnée par une autre personne durant l’étape de préparation. De nombreuses organisations ont également une politique qui régit ce type d’interaction avec le patient/client.
Ressources supplémentaires
- Engagement envers l’exercice moral de l’OTRO
- Politique sur le financement de mesures de soutien (pour les non-patients ou non-clients) de l’OTRO
- Politique sur le financement de mesures de soutien (pour les patients ou clients) de l’OTRO
- Obligation des membres en matière de signalement de l’OTRO - Feuillet d’information
- Pause Before You Post : Module d’apprentissage électronique sur la sensibilisation aux médias sociaux pour les professionnels de la santé
- Normes de pratique de l’OTRO
- Énoncé de position Tolérance zéro relativement aux mauvais traitements d’ordre sexuel et autres formes de mauvais traitements
Références
- Loi sur les services à l’enfance et à la famille
- Code criminel du Canada
-
Dans Agence de la santé publique du Canada (Eds.),. Ottawa: Manuel de pratique sensible à l’intention des professionnels de la santé : Leçons tirées des personnes qui ont été victimes de violence sexuelle durant l’enfance
-
McPhedran, M., & Sutton, W. (2004). Preventing Sexual Abuse of Patients: A Legal Guide for Health Care Professionals. Toronto, ON, Canada: LexisNexis Butterworths.
-
Commission ontarienne des droits de la personne (2013). Politique sur la prévention du harcèlement sexuel et du harcèlement fondé sur le sexe.
-
Loi sur les professions de la santé réglementées
-
Statistique Canada. (2011). La victimisation avec violence chez les femmes autochtones dans les provinces canadiennes, 2009,
-
Statistique Canada. (2012). La violence familiale au Canada : un profil statistique, 2010
- Statistique Canada. (2013). Mesure de la violence faite aux femmes : tendances statistiques
FOOTNOTES
- Statistique Canada. (2008). Les agressions sexuelles au Canada 2004 et 2007. (Série de profils du Centre canadien de la statistique juridique). Consultable au www.statcan.gc.ca/pub/85f0033m/85f0033m2008019-fra.pdf
- Agence de la santé publique du Canada. (2009). Manuel de pratique sensible à l’intention des professionnels de la santé Leçons tirées des personnes qui ont été victimes de violence sexuelle durant l’enfance. Ottawa, ON : Agence de la santé publique du Canada.
- Ibid.
- Statistique Canada. (2011). La victimisation avec violence chez les femmes autochtones dans les provinces canadiennes, 2009. Tiré de Juristat (statcan.gc.ca)
- Agence de la santé publique du Canada. (2009). Manuel de pratique sensible à l’intention des professionnels de la santé : Leçons tirées des personnes qui ont été victimes de violence sexuelle durant l’enfance. Ottawa (Ontario) : Agence de la santé publique du Canada.
- Ibid